Comment te dire…

Maud par Maud1 Commentaire4 min de lecture930 vues

Voilà, je viens de te résumer en 3 mots l’un des plus gros problèmes de ma vie. La communication. Pourtant, clairement, la communication c’est mon boulot. Alors CQFD? Ne dit-on pas que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés? Je crois qu’un jour, écrire mes états d’âme ne suffira plus, et je devrais passer à une putain de psychanalyse de fou pour me remettre les idées en place. En fait, je sais pas si je suis gentille ou méchante. J’ai l’impression d’être trop cash ou vexante parfois, et paradoxalement j’ai aussi l’impression de me faire bouffer par des gens sans scrupule sans oser lever le petit doigt en signe de protestation.

Avec l’Homme, j’arrive à me remettre en question. Ok, un jour, j’ai sorti un couteau de boucher et j’ai éventré son oreiller. Ok, il aurait été plus simple de lui dire 3 jours plus tôt  » mais bordel tu sais pas descendre les poubelles sans que je te le dise!? ». Ok, ça aurait évité 3 jours de guerre froide, 2 nuits à l' »hôtel des culs tournés », et une heure d’aspirateur pour nettoyer l’appart de ses plumes d’oreiller… Ok, des fois je comprends pas les gens. Des fois j’imagine que ce que je vois, ce que je ressens, ce que je veux, c’est tellement limpide, qu’il est inutile de l’exprimer oralement avec sujet-verbe-complément… Mais je me soigne. Même que la dernière fois, j’ai attendu seulement quelques heures avant d’exploser. Même que je me suis excusée et tout quoi. Même que mon mari n’en revenait pas ( et je crois qu’il a été fier de moi!).

 

Globalement je sais que je suis excessive. Alors en général, je fais chier mes copines : je leur explique objectivement la situation, mes réactions à la con, et j’attends leur avis. Bon, globalement aussi, j’ai des bonnes copines. Elles ne sont jamais ( j’ai hésité à le mettre en majuscule, allez, j’ose), mais alors JAMAIS à 100% d’accord avec moi. Et ça me fait énormément de bien. Elles me recadrent, me disent que je suis con. Et elles sont marrantes en plus, elles m’aident chacune à leur manière. La bretonne qui sur-investit ses cellules grises va être du genre à décortiquer la situation comme un puzzle de 10 000 pièces, et va me présenter crûment une analyse statistique sur mes chances de m’en sortir avec les dommages collatéraux les moins handicapants. La bourgeoise-connasse, déjà ultra confiante en l’humanité avant l’arrivée de son poussin ( et ça s’est pas arrangé depuis), va me montrer les bienfaits de croire en son prochain et me vanter le bien-fondé de la tolérance, de la patience, et du pardon. Et comme un bienveillant volcan d’Auvergne ( fournissant la Volvic à ma centrale vapeur), la bourgeoise-connasse peut aussi se transformer en l’Eyjafjallajökull si quelqu’un ose abuser de sa gentillesse. La sarde, telle un parrain de la mafia, va me faire avouer le petit truc que j’avais ( volontairement) omis de signaler dans l’état des lieux de ma situation initiale. Le truc qui forcément ne joue pas en ma faveur, qui montre qu’encore une fois je suis allée trop loin. Et afin de bien me faire comprendre mon erreur, elle va remuer le couteau dans la plaie avec un petit sourire sadique, histoire que ça me serve de leçon.

La gourou, à l’humour cosmique, et sereine face au destin, va dédramatiser la situation en me mettant face à son ridicule, et à ma petite place dans ce vaste univers peuplé de cons. Et nous prions ensemble le Très Haut Totem de la Bêtise afin qu’il nous épargne, et nous permette de continuer à nous moquer de tous ces crétins qui nous entourent. Enfin la Gemini Cricket de la bande, m’explique avec pédagogie et diplomatie le pour et le contre de ma réaction exagérée, les raisons qui m’ont poussée à agir, en quoi c’était compréhensible mais pas forcément souhaitable, et souvent l’air de rien après une argumentation toute en douceur, je me retrouve comme une petite fille face à la maîtresse un jour d’interro.

 

Alors, imagine les moyens que je déploie, pour être sûre de ne pas partir dans la mauvaise direction. Imagine qu’au moindre doute sur ma santé mentale je fasse appel à mon équipe de choc. Maintenant imagine que quelqu’un m’agace tellement que j’aie envie de le buter. Imagine que, consciente du risque, j’embauche une fois encore, mes copines de génie. Enfin imagine qu’elles soient toutes d’accord pour une mise à mort. L’intello, le volcan, la tueuse à gage, la gourou, et la maîtresse. Et moi. Tu le vois le carnage?

Bah nan. Je range encore une fois mon flingue. Je risque pas la taule pour ça. Ça n’en vaut pas la peine. Et tu sais pourquoi? Parce qu’au final, question communication, celle qui vaut le coup, je suis grave en phase avec mon mari et mes copines. Et comme Ezio dans Assassin’s Creed, je préfère m’attaquer aux missions prioritaires. Tu me reçois 5/5?

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1 Commentaire
  • ann'so
    24 juin 2015

    Interro surprise gnarkgnarkgnark 😉